Le jeûne, c’est se priver de toute nourriture, à l’exception ou non de l’eau, durant un ou plusieurs jours. Certains souhaitent en tirer des effets thérapeutiques : diminution de la douleur, purification et détoxification de l’organisme, diminution de la tension artérielle, etc. D’autres veulent simplement perdre quelques kilos dans un temps record, en prévision d’une soirée spéciale ou d’un mariage à venir. Cette pratique est-elle efficace et surtout, sécuritaire ?
Chaque jour, notre corps a besoin d’un certain nombre de calories pour accomplir ses fonctions de base, c’est-à-dire entretenir les tissus, maintenir la température corporelle, respirer, faire circuler le sang et le filtrer, etc. C’est ce qu’on appelle le métabolisme de base1. Imaginez : le cerveau à lui seul utilise 120 g de glucides chaque jour2 ! Naturellement, ce dernier ne peut se priver de cette énergie vitale. Jeûner ou ne pas manger suffisamment de glucides oblige donc le corps à puiser dans ses propres réserves de glycogène. Or, celles-ci sont bien éphémères et se consument entièrement en moins de 24 heures.
Au-delà de ce délai, le corps convertit les graisses en glucides. C’est d’ailleurs ce qui arrive lorsqu’on jeûne ou qu’on suit une diète restrictive fournissant moins de 50 g de glucides par jour. En quoi est-ce que l’utilisation des gras comme source d’énergie est-elle néfaste pour l’organisme ? En fait, la transformation du gras en glucides entraîne la formation de déchets toxiques qui s’accumulent dans le sang, les « acides cétoniques ». Parmi les effets de cette acidification du sang, on compte notamment un effet d’euphorie et de bien-être3, d’où l’impression de légèreté ressentie lors des premiers jours d’un jeûne. Par contre, des maux de cœur et de tête, de la constipation, des crampes musculaires, une déshydratation et même une perte d’appétit peuvent aussi se faire ressentir4.
Lorsqu’il manque de carburant, le corps est également capable de transformer les protéines en glucides. Pour ce faire, il doit dégrader ses muscles. Se priver de nourriture pendant quelques jours implique donc une perte de tissus musculaires ainsi qu’une diminution du métabolisme de base. C’est donc la combinaison idéale pour gagner rapidement quelques kilos sur la balance lorsque l’on retrouvera une alimentation normale.
Bref, malgré la perte de poids surprenante et l’impression de détente et de joie reliée au jeûne, il vaut mieux se tourner vers des pratiques alimentaires qui peuvent être soutenues sur une longue période. Vous éviterez ainsi des conséquences indésirables sur votre santé et votre poids (Voir « Le danger des diètes populaires » par Karine Larose).
Par Vanessa Martin
Références
- Dubost, Mireille. 2006. La nutrition. 3e édition. Montréal : Chenelière Éducation, 367 p.
- Institut canadien du sucre. 2004. Apports nutritionnels de référence pour les sucres. En ligne. < http://www.sugar.ca/francais/pdf/carbohydratenews/CarboNews2004.pdf>. Consulté le 5 octobre 2012.
- McClernon FJ, Yancy WS, Eberstein JA, Atkins RC, Westman EC. 2007. The effects of a low-carbohydrate ketogenic diet and a low-fat diet on mood, hunger and other self-reported symptoms. Obesity. 15;1:182-187.
- Bray GA. 2012. Dietary therapy for obesity. En ligne. In UpToDate. <http://www.uptodate.com/contents/dietary-therapy-for-obesity?> Consulté le 5 octobre 2012.
Le jeûne, une pratique efficace ou périlleuse ? est un billet publié par Nautilus Plus. Le blogue Nautilus Plus vise à aider les gens dans leur cheminement de mise en forme à travers des articles sur l'entraînement, la nutrition, la motivation, des exercices et des recettes santé.
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